Les agraffes à la morphine

Publié le par nobody's listening

Agraffer à même le cerveau les questions insidieuses. En intraveineuse direct les doutes. Jusqu'à ne plus pouvoir arrêter l'hémorragie. La tête se vide alors des restes hallucinés. Vomissures sur le plancher. Joli dessin déraisonné.

Arabesques à l'infini s'insinuent dans les rainures. Goutte à goutte laisse échapper morceaux de morphine. Plic ploc dans le fond du cathéter.

 

Alors est-ce que ça fait toujours mal ?

Quand on lui a mis l'oreiller sur la tête jusqu'à la fin des spasmes, est-ce qu'elle a eu mal ?

 

Entre les joints de carrelage sont restés sont restés coincés les derniers cris. Mais pas de trace deu dernier mot.  Evaporé, évanoui en fumée. Disparu l'épitaphe final.

Alors on gratte sous les ongles. Arrache rognure pour voir.... Voir quoi ? Voir où se cache la vérité.

 

Alors est-ce que ça fait encore mal ?

Quand on a débranché le respirateur est-ce qu'elle a eu mal ?

 

On a décapé la moquette. Chercher chercher chercher. On a pas trouvé la réponse. ON A PAS TROUVE ! Et pourtant... C'est pas faute d'avoir retourné la maison. Y avait bien l'agraffeuse posée sur le bureau. Bien en évidence. Il manque juste le panneau avec la flèche marquée "arme du crime".

Il y a la trace de son corps à la craie. Tordu et alambiqué. On croirait pas comme ça que ça a été vivant un jour.

Et malgré les bandes jaunes, on a défoncé le carrelage, brûlé la moquette et jeté l'agraffeuse.

 

Alors est-ce que ça fait plus mal maintenant ?

Quand on l'a découpée et qu'on a trouvé toutes les agraffes dans sa tête, est-ce qu'elle a eu mal ?

 

en cours d'usage de l'image....

Publié dans Entre deux.

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